Zone d’intervention :
Région de Ségou, district sanitaire de Barouéli, rassemblant 25 CsCOM et 1 CsREF pour 11 communes et 245 villages
Durée du projet : 24 MOIS
Date de début 1er Octobre 2015
Contexte du projet :
De manière générale, le Mali est un pays aux nombreux défis : dégradation de l’environnement et augmentation des catastrophes naturelles, conflit armé, économie instable, contexte politique compliqué, etc. Avec un Indice de Développement Humain de 177 (sur 188), une espérance de vie de 55 ans à la naissance et 0,1 médecins pour 1000 habitants (2010), le Mali est sans aucun doute souvent confronté à des situations délicates et des enjeux de taille dans le court, moyen et long terme.
La sécurité alimentaire constitue sans aucun doute un enjeu considérable de ce pays sahélien. Ainsi, ces dernières années ont vu la fréquence des épisodes de sécheresse (1996, 2006, 2009, 2011) et autres crises (inondations, inflations, etc.) qui ont frappé le Mali augmenter et entraîner la détérioration de la qualité de vie des populations maliennes. La pauvreté chronique, l’instabilité des marchés ainsi que des catastrophes telles que les épidémies (de choléra et de maladie à virus Ebola depuis octobre 2014) sont tout autant d’éléments qui viennent s’ajouter au contexte malien. L’ensemble de ces facteurs a ainsi entrainé progressivement une détérioration des moyens d’existence des populations et augmenté de manière significative leur vulnérabilité face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition tout en réduisant leur capacité de réponse et de résilience[1].
Ces tendances préoccupantes ne devraient pas aller en s’améliorant tant le contexte de sécurité alimentaire est aujourd’hui très interpellant. En effet, les analyses montrent que la zone Sahélienne du pays est cette année particulièrement affectée par des épisodes de perturbations pluviométriques entraînant des pertes de cheptels dans les zones d’élevage et favorisant la non reconstitution des stocks agricoles familiaux.
Cet état de fait constitue un réel risque quant à l’accès aux ressources nutritionnelles pour les groupes les plus vulnérables de la population et ces épisodes de fragilité structurelle de la sécurité alimentaire devraient donc avoir un impact sur plusieurs années et rendre difficile le relèvement des ménages.
Globalement, les différents éléments cités ci-dessus alimentent un phénomène de forte insécurité alimentaire, celui-ci participant sans aucun doute au développement d’une malnutrition pourtant en diminution depuis quelques années. Les résultats de la dernière enquête nutritionnelle utilisant la méthodologie SMART vont dans ce sens en mettant en avant des taux de malnutrition aigüe globale (MAG) et de malnutrition aigüe sévère (MAS) élevés au Mali :
Selon les enquêtes nutritionnelles d’août 2014, la prévalence de la malnutrition au Mali dépasse les seuils d’alerte tels que définis par l’OMS. La prévalence de la MAG est de 13,3%, la malnutrition chronique de 28,1% et l’Insuffisance pondérale de 24,2%.
Selon les résultats des enquêtes nutritionnelles successivement réalisées depuis 2012, la situation dans la zone d’intervention du projet dépasse la moyenne nationale classant ainsi la région de Ségou dans lequel se trouve le district sanitaire de Barouéli parmi les plus fortes prévalences de malnutrition.
La dernière enquête SMART de 2014 illustre cette tendance dans le district de Barouéli :
- Prévalence de la malnutrition aigüe globale (MAG) : 14% IC (11,4-17,1),
- Prévalence de la Malnutrition Chronique (MC) : 28,9% IC (25,3-32,7)
- Prévalence de l’Insuffisance Pondérale (IP) : 25,1%IC (22,2-28,3).